Le modèle agro-industriel mène l'agriculture bretonne à sa perte. EELV alerte depuis longtemps sur les dangers de l'agro-business et les crises répétées au cours du mandat (Gad, Doux, Tilly-Sabco, crise du porc, du légume, etc.) nous donnent raison. Chaque année, des emplois agricoles disparaissent, à cause de la concentration à outrance des exploitations. Le phénomène va continuer à s'accentuer dans les prochaines années, notamment avec la fin des quotas laitiers.

Face à une opposition de droite qui ne souhaite que foncer aveuglément toujours plus loin dans l'agro-industrie, la majorité a eu le mérite de reconnaître les limites du modèle et à mis en place des dispositifs en faveur de l'agriculture paysanne. Néanmoins, ces dispositifs restent largement minoritaires et cosmétiques : il ne s'agit pas de corriger le modèle à la marge, mais de le transformer radicalement. Même si les enjeux agricoles se jouent avant tout à Paris et Bruxelles, la Région a un véritable pouvoir d'action via sa politique économique. Nous avons les moyens d'amorcer le changement à l'échelle régionale : c'est aux régions de porter collectivement une autre politique agricole auprès de la France et de l'Europe.

 

Pour une agriculture au service de la Bretagne : les propositions des écologistes

Devant l'impasse du modèle agricole breton, nous avons été force de proposition durant tout le mandat. Avec nos parlementaires et de nombreux acteurs de la société civile, nous avons lancé l'appel de Saint-Pern, pour affirmer la possibilité et l'urgence d'une nouvelle politique agricole, pour une agriculture tournée vers la production d'aliments de proximité et de qualité. Une agriculture durable et créatrice d'emplois, qui participe à la préservation de l'eau, de la biodiversité et du climat. Nous avons défendus tout au long du mandat :

Un soutien fort aux nouvelles installations. Donnons la priorité d'accès au foncier aux jeunes en agriculture paysanne et en mettant en place un fonds de solidarité pour parer aux risques financiers pour les exploitations paysannes.

Accompagner les exploitations vers l'autonomie pour l'énergie de l'exploitation et l’alimentation du bétail.

Des critères stricts d'attribution des aides : plafonnement des montants accordés, conditionnalités sociales et écologiques des aides à l'agriculture.

Une politique foncière ambitieuse pour stopper l’artificialisation des sols et la concentration des exploitations.

Une politique de qualité et de filières régionales pour l'agroalimentaire. Pendant que l'abattoir Tilly-Sabco mourrait faute de débouchés rentables, à cinquante kilomètres de Guerlesquin, une usine s'approvisionne en poulets brésiliens pour fabriquer des nuggets bas de gamme. Cessons de marcher sur la tête: construisons des filières économiques agricoles et agroalimentaires cohérentes et durables, qui produisent des produits de qualité, destinée avant tout au marché régional et national.

Les avancées que nous avons obtenues

La promesse d'une Bretagne sans OGM grâce aux écologistes. Les OGM, c'est la confiscation du droit à la souveraineté alimentaire par quelques grandes firmes. Les refuser, c'est défendre une agriculture locale et de qualité. Le groupe EELV a obtenu l'inscription du soutien au développement des filières sans OGM en Bretagne dans la Nouvelle Alliance Agricole. Un vœu présenté par EELV et voté par tous les élus régionaux a confirmé cette volonté d'une Bretagne sans OGM. Reste un problème majeur : malgré les belles déclarations d'intention, la majorité régionale n'a pas agit concrètement pour lutter contre les importations massives d'OGM dans les ports bretons. À quand l'action derrière les belles promesses ?

Nouvelle Alliance Agricole : des avancées pour l'agriculture paysanne, durable et biologique. La « Nouvelle Alliance », votée en 2011, définit les grandes orientations de la politique agricole de la Région. Grâce à un important travail de fond, nous avons fait adopter plus de 20 amendements en faveur d'une meilleure prise en compte de l'agriculture paysanne, durable, biologique. Un premier pas, mais qui reste anecdotique : c'est tout le modèle qu'il s'agit de changer.

Beaucoup reste à faire ! Nos propositions pour l'avenir

Politique foncière : plus d'ambition pour préserver les terres agricoles ! Si la création de l'Etablissement public foncier (EPF) de Bretagne, grâce à la mobilisation de son premier président, Michel Balbot, élu EELV, a permis de se doter de moyens d'action, encore beaucoup de chemin reste à parcourir. Entre 2000 et 2010, c'est un tiers des exploitations agricoles qui ont disparu, et la tendance ne s'est pas inversée depuis. Il faut agir pour préserver l'agriculture et l'emploi agricole. Renforçons l'EPF comme outil de gestion foncière et conditionnons les aides à la SAFER (qui gère la transmission des terres agricoles) sur 3 critères : priorité aux projets de reprise d'une exploitation plutôt qu'un agrandissement, priorité aux modes de production paysans et respectueux de l'environnement, maintien en bio des terres reconverties (ne pas vendre des terres en bio à un projet d'agriculture conventionnelle).

Aides à l'agriculture : respecter les engagements et aller plus loin. La Région s'était engagée à verser un euro d'aide à l'agriculture bio et durable pour un euro versé à l'agriculture intensive. Nous sommes dans la réalité loin du compte. Il faut tenir cet engagement et aller plus loin pour le prochain mandat : aller vers le 2 € pour le bio et durable pour 1 € à l'intensif, mettre des conditionnalités environnementales et sociales fortes pour l'attribution des aides...

Agroalimentaire : penser le changement plutôt que changer le pansement. Le manque d'anticipation de la crise de l'agroalimentaire a coûté cher aux salarié-es de l'agroalimentaire, mais aussi aux contribuables, qui ont dû renflouer des entreprises mal gérée par des dirigeants sans vision, obsédés par le profit à court terme. Le Pacte d'avenir, adopté fin 2013, ne fait que maintenir à flot les logiques du passé et ne prépare en rien l'avenir. Cessons de vouloir maintenir en vie à coups de subventions des projets industriels nuisibles et dépassés et favorisons de nouvelles filières respectueuses de l'environnement et créatrices d'emplois. Accompagnons la création d'outils de transformation et de valorisation des produits agricoles et agroalimentaires artisanaux ou de petite taille, à destination du marché local et de la restauration collective.

En savoir plus : les intervention des élus sur le Pacte d'avenir. Guy Hascoët, « Pacte d'avenir, un rendez-vous manqué » René Louail, « Le pacte d’avenir est le plan de la fuite en avant » Yannik Bigouin, « Pacte d'avenir : changer le pansement ou penser le changement ? »

Les élu-es se mobilisent

L'Appel de Saint-Pern : une autre politique agricole est possible ! Après la mobilisation des Bonnet Rouges à l'automne 2013, la Région et l’État ont signé une capitulation en rase campagne face aux lobbies de l'agrobusiness. Pourtant, ce sont eux, les principaux responsables de la situation catastrophique qui laisse des milliers de salarié-es sur le carreau. Les écologistes se sont donc mobilisé-es pour proposer une autre agriculture pour la Bretagne, à travers l'appel de Saint-Pern.

Gad, Doux, Tilly-Sabco, ... EELV soutient les paysans et les travailleurs bretons pris en otage par l'agrobusiness. Durant les différentes crises qui ont secoué l'agroalimentaire, les élu-es EELV ont été du côté des salarié-es, victimes des choix hasardeux de leurs patrons.

Nutréa-Triskalia : un combat pour la vérité sur les dangers des pesticides. En 2009, 5 salariés de l'usine de fabrication d'aliments pour animaux d'élevage « Nutréa », filiale de la coopérative « Triskalia », étaient gravement intoxiqués par des pesticides interdits. Ils en gardent des séquelles à vie et mènent depuis un combat acharné pour faire reconnaître leur maladie et leurs droits. Nous les soutenons activement depuis le début de leur combat.

 En savoir plus sur le site d'EELV Bretagne

Méthanisation : attention aux pièges ! La méthanisation peut-être une solution intéressante pour produire de l'énergie et participer à la transition écologique. Mais attention à la façon dont on la développe ! Le plan méthanisation lancé par l’État et relayé par la Région risque surtout de favoriser encore une fois les projets industriels : méthaniseurs surdimensionnés et non-rentables, fermes-usines, cultures à vocation énergétique plutôt qu'alimentaire… Nous avons alerté et réfléchi aux bonnes conditions du développement d'une méthanisation réellement écologique, en organisant un colloque et en produisant un argumentaire.

Défendons l'agriculture bio ! Alors que le gouvernement menaçait de brusquement baisser de 25 % les aides à l'agriculture bio, des mobilisation ont eu lieu dans toute la France, faisant reculer le gouvernement. En Bretagne, nous y étions.